La pluie battante faisait rage. Les gouttes d'eau s'entrechoquaient sur les vitres à un rythme effréné. Tout était si morose à l'extérieur comme dans mon esprit et pour cause cet enfoiré de colonel m'avait fait rapatrier à Poodle Island une fois ma mission sur Saint Urea terminé. Mon cauchemar serait donc infini ? Démoralisé, je refermais un document en soufflant toute mon exaspération.
Au même moment, dehors, un homme encapuchonné traversait les sombres ruelles de la ville aux couleurs habituellement si chatoyante. Pourtant malgré l'obscurité ambiante, la pluie battante, et les bruits sinistres provoqués par le vent, l'homme avançait vaillamment, sans se retourner, sans avoir une once de peur ou de malaise. Il avançait simplement, s'opposant corps et âme aux éléments, comme s'il était inspiré d'une mission importante quasi divine. Et pour cause les faits n'étaient pas si éloignés que ça, car ce type était en réalité un messager de la marine apportant avec lui une missive de la plus haute importance.
C'était la fin de la journée, j'étais las, fatigué voir presque excéder de ma présence en ce lieu, lorsque mon escargophone sonna une fois de plus. J'étais bien loin de savoir, au moment où je décrochais machinalement le combiné, que cet appel fut passé à tous les "officiers" du QG. Alors que je me demandais bien pourquoi j'avais eut le fâcheux réflexe de décrocher avant même d'y réfléchir, une voix résonna me transmettant un message exécuté au millimètre prêt, on aurait presque dit un enregistrement. Et vu que chaque commandant reçut le même message au même moment, il fut surement, mais soit ce n'était pas important ! Ce qui était important, c'était son contenue, et oh joie ! Oh réjouissance ! Une réunion de dernières minutes dans le hall. J'espère que vous avait bien perçut mon ironie, car je n'étais absolument pas chaud pour me lancer dans une réunion barbante qui durerait des heures, mais mes envies étaient bien peu de choses devant la hiérarchie de la Marine, et je n'étais pas encore prêt à faire une croix sur l'organisation de la justice. La stature qu'elle m'offrait était bien trop avantageuse et le serait encore plus lorsque je deviendrais colonel.
Ainsi par pousser par ma résignation, et guider par l'automatisme de mes pas, je descendis ne remarquât pas tout de suite l'attroupement qui se formait en bas des escaliers. C'est seulement lorsque, gardant la mine basse, et le regard fixé au sol, je percutais un de mes collègues que je daignais lever la tête pour voir la foule qui me presserait avant de me retourner pour constatee qu'il en était de même derrière et entour de moi. Un véritable attroupement d'officier. D'ordinaire, de gels rassemblement ne voyait jamais le jour, le colonel préférant organiser des réunions en plus petit comité pour parler tour à tour avec chacun des problèmes se déclarant dans les différentes zones de la ville. Mais là tous les "commandants" du QG étaient présents. Certes, on était moins d'une dizaine, mais les sous-officiers, curieux s'agglutinaient un peu partout pour comprendre ce qui se passait dans le hall. Ne faisant pas attention à tout ce monde dans les escaliers, je continuais machinalement ma route en prenant le rythme de celui qui me précédait, et une fois arrivée en bas, je vis le colonel, nous attendant. Une fois que nous fûmes tous là, il nous présenta la personne qui était à ses côtés.
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Voici le contre-amiral Zaricha Kelron ! Il est ici, aujourd'hui pour nous faire part d'une réorganisation de nos forces. Il va vous distribuer des missives qui vous indiqueront à chacun votre nouvel place ! À partir d'aujourd'hui, je ne suis plus votre chef ! Mais n'oubliez jamais mon enseignement, il vous sera surement utile sur North Blue !-
North Blue ?S'interrogea à haute voix l'un des officiers. C'est alors que le colosse à la peau mate et au visage bariolé de peinture, formant une croix rouge sur son visage, prix la parole de sa voix caverneuse.
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En effet, la Marine n'a plus aucune emprise ou presque sur cette Blues. Les révolutionnaires sont légions là-bas, mais il reste quelques îles encore en conflit interne. Nous nous devons de soutenir militairement les différentes familles royales qui se battent pour garder l'orde sur leur île, alors que les révolutionnaires n'en grège que des conflits intestin. Flevance, Luvenel... Il y a tant de royaumes en détresse qui nécessite qu'on les aides ! Vous tous y contribuerez ! Cette ile est trop calme pour être autant surveillé ! Vous êtes des soldats, vous avez au moins le grade d'officiers, alors votre place est là où la détresse règne, là où on a besoin de vous ! Préparez vos affaires, nous partirons dans deux jours !À son annonce, j'avais des étoiles plein les yeux. Alors c'était enfin le jour de ma délivrance ? J'allais enfin pouvoir quitter cette merdique île de Poodle Island ? Quelle joie ! Quel soulagement ! En plus, j'allais pouvoir briller par mes compétences martiales ! En ce jour, oui, je le sentais, en ce jour tout allait changer pour moi ! Et quels que soit les obstacles qui se dresseraient devant, moi, je ferais face et les réduirais en miettes car mon art du maniement des lames est absolu ! Enfin, c'est ce que je pensais à l'époque ! Sous prétexte que je savais trancher l'acier, j'avais acquis une confiance bien trop grande en moi, et cela me porterait préjudice lors de certain de mes combats, mais vous le verrez bien un jour. Ce jour-ci, je partis me coucher plus joyeux que la vielle, et l'excitation m'empêchasi de prendre le repos que j'aurais voulu avant le voyage, mais quoi qu'il en fut, j'avais tout de même réussi à me préparer et je fus parmi les premiers à retrouver le contre-amiral, à l'endroit qu'il nous avait indiqué dans le port.
Ainsi commença mon aventure, ma traversée de Calm Belt qui me mena jusqu'à North Blue. Sur le bateau, nous formèrent des commandos, qui sous les ordres des hautes instances de la marine, furent brièvement briefés par Zaricha Kelron. Le contre-amiral se fit porte-parole de la justice et assigna chaque commando à un île en proie à un conflit interne. Notre but, espionner la révolution, s'opposer à cette dernière, s'allier à la monarchie en les soutenant militairement, en bref faire notre possible pour représenter positivement la marine, repousser les révolutionnaires et chercher à en apprendre plus sur cette dernière par n'importes quels moyens ! Un programme bien chargé pour le nombre dérisoire d'homme que l'on était par commando. Je fus affecté au royaume de Flevance. Accompagné d'une quarantaine de mes collègues, je débarquais sur l'île "immaculée". Tandis que j'observais les environs d'une blancheur presque éblouissante, vu la force des rayons de l'astre divin, en ce jour, les derniers Marin assignés à la zone débarquaient et ni vu ni connu, le navire reprit la mer nous laissant sur l'île sans moyen de la quitter du moins à ce jour.
Aujourd'hui, ma tenue blanche comme neige allait de paire avec le paysage. Cela ferait une bonne tenue de camouflage dans la cité blanche, n'est pas ? Bref, dans mon dos était fixé par un système de sangle, mon arme, une immense lame, et nonchalamment posé sur mon épaule droite, tenu par ma main droite au niveau de sa sangle, était disposait un sac contenant mes effets personnels, et un accoutrement des plus atypique qui me serait de plus en plus utile dans le futur. Le fait d'avoir croisé Maireen sur Poodle Island avait réveillé en moi, des souvenirs lointains, un désir de vengeance enfouit. Sa ressemblance avec Lya, avait réveillé en moi un puissant ressentiment à l'égard de mon passé. Je devais retourner sur mon île natale, coûte que coûte et montrer aux Kujas que leur politique sexiste était intolérable même si pour cela, je devais faire tomber leur impératrice même si pour cela, je devais prendre le pouvoir de l'île par la force. Pourtant, je savais au fond de moi, que ce geste ne ferait que conforter ces femmes dans leur étroitesse d'esprit en agissant ainsi, je leur donnerais raison... Mais après tout, elles ont toujours voulu avoir raison, elles se sentaient si supérieures.
Oui, je devais leur donner raison, et leur faire comprendre que bien qu'elles aient raison sur un point c'est leur comportement et leur extrémisme qui ont crée leur cauchemar. Ce sont elles qui ont façonné leur némésis de part leurs réclusions et leur sexisme mal placé. Je serais leur némésis, mais pour cela, il me fallait atteindre l'île. Et bien que cela me soit facilement permis grâce à la technologie de pointe de la marine en terme de navigation, l'organisation à la mouette, refusera mes objectifs, c'est indéniable, il me fallait donc une armée ou des alliés assez solides pour me permettre d'attaquer l'île et de pouvoir y apposer ma suprématie vengeresse. Ainsi cette guère sera bénéfique pour moi sur de plan. D'une pour mon évolution au sein de la marine, et de l'autre, pour la potentialité de me faire des alliés, peut-être permis les révolutionnaires, la royauté, ou auprès de toute autre organisation ou individu qui serait présent sur les lieux et qui serait attiré mon attention.
Dans notre groupe se trouvait un colonel, et naturellement au vu de sa supériorité hiérarchique au sein du groupe, il s'imposa comme le leader, et donna ses premiers ordres sur le terrain de guerre qu'était Flevance. Sous ses ordres, nous nous séparèrent tous pour explorer l'île et ainsi ratisser le plus de terrain possible en ce premier jour, et ainsi ce retrouver dans le soirée pour faire un état des lieu et établir un premier plan d'approche du conflit en fonction des informations obtenu par chacun des membres du commando. Néanmoins, nous ne pouvions pas agir comme bon nous semblait du moins pas tout de suite, car tant que nous n'aurions pas approché la famille royale, nous serons certainement pris pour cible par les pro-monarchistes et les pro-révolutionnaires, et nous serions éradiqués plus rapidement qu'une fourmilière. Ainsi même si nous avions tous, à l'heure actuelle, notre uniforme, informant, grâce au logo de la Marine, chaque personne de la cité blanche, que nous étions des soldats de la justice gouvernementale, le colonel nous conseilla fortement de trouver un endroit pour l'enlever et enfiler des vêtements plus normaux pour s'infiltrer en ce premier jour à Flevance. Et je faillis bien y arriver !
Mais c'était sans compter sur la présence d'un civil, qui alors que j'étais prêt à me changer, tomba purement et simplement du ciel. J'avais décidé de me changer aux abords d´une cathédrale qui semblait complètement déserté. Ici, je pouvais être à l'abri des regards en un instant et me baissant et me faufilant dans les buissons, mais pour cela, encore fallait-il que je vois la menace arriver. Ainsi, avant que Lincoln ne tombe subitement du ciel, je m'étais préparé, à changer d'identité. J'allais me grimer, cacher mon visage et mon corps pour qu'on ne me reconnaisse pas. En sommes, je voulais simplement occulter mon identité pour en vêtir une toute nouvelle que j'avais décidé que le monde nommerait Râ ! Et Râ et pour le moment, comme vous vous en doutez, à la recherche d'allié prêt à rejoindre sa cause.
Néanmoins alors que j'avais déposé l'accoutrement du personnage publique qui serait bientôt connu de tous, à même le sol, le jeune blond tomba du ciel atterrissant non loin de ma position, ayant presque réussi à piétiner le costume de Râ et son masque. Par chance, il atterrit juste à coté. Paniqué par cette apparition soudaine, je lâchais la veste de la marine que j'étais justement en train d'ôter de mes épaules, la laissant tomber au sol, puis d'un mouvement, je mis un coup de pieds dans mes affaires disposées au sol dans le but de les faire rejoindre l'obscurité des buissons.
Cependant mon masque, enfin celui de Râ, fit des siennes et se trouva à demi dissimulé dans les buissons, et par conséquent, il était à demi découvert, perceptible aux yeux du civil si celui-ci était assez observateur. Enfin, peut être que mes mouvements louches occulteraient totalement la visibilité du masque... Qui sait peut-être que Lincoln sera complètement concentré sur ma personne. En tout cas pour le moment il n'avait rien remarqué, posant simplement une question qui voulait tout dire. Je l'avais comprit dans son regard. Son sous-texte était clair : Que foutait la marine en ces lieux ? La Marine se mêlait elle à la guerre intestine qui ravageait le pays ? Je ne devait rien lui dire... Ou en tout cas lui en donner le moins possible pour qu'il croit avoir toutes les informations alors qu'il était loin du compte.
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Eh bien... On peut dire, en un sens ... Que je suis suicidaire... Et vous monsieur... ? Que faites vous ici ? Un civil en ces lieux prient par la guerre, c'est louche, pourquoi n'êtes vous pas comme tous les autres, cloisonné dans votre maison ? Et surtout... Pourquoi êtes vous tombé du ciel ? Vous étiez perché sur la cathédrale ou cet arbre, je me trompe ? Ce qui signifie que vous n'êtes pas un civil lambda... Alors dites moi... Que faites vous-ici ? Qui êtes vous ? Que venez vous chercher dans un lieu si dangereux ?Dis-je en arquant un sourcil, devant la question du représentant de Versace. Peut être était-il là pour les mêmes raisons que moi qui sais-je ? Cela pouvait être un espion de n'importe quel camp. Après tout, Marine, Atalante, royaliste, la pègre ou la Révolution, tous c'étaient lancé dans la bataille pour la conquête de l'île, ainsi tous avaient potentiellement des espions en civil, je découvrirais bien l'affiliation de Lincoln s'il se trouvait qu'il en était un ou non, car après tout il était aussi possible que le blond soit simplement un fan de parcours un peu vicelard, rien n'était moins sûr !